En réponse à l’invitation carte blanche d’OBORO, Rebecca Belmore recours à la documentation de performances passées comme point de départ pour créer de nouvelles œuvres sculpturales dans lesquelles elle explore des notions de présence et d’absence. Entre l’expérience en direct et la documentation existante, cette exposition se veut une recherche de la persistance de l’image versus l’action. « Je n’ai jamais vraiment prêté attention à la documentation de mes performances, j’étais trop préoccupée et concentrée sur ma présence et sur l’œuvre à faire. La documentation dont je dispose existe à cause des autres, habituellement mes hôtes. Certains de ces documents sont bons, d’autres moins. C’est ce qui existe, et je m’en suis beaucoup servi, surtout dans le contexte de présentation de mon travail. La documentation de ces œuvres, saisies en général depuis un seul point de vue, par un seul objectif, est devenue plus forte, étrangement, que mes propres souvenirs de l’expérience vécue, surtout dans le cas des œuvres plus anciennes. La pratique consistant à projeter ces images, à en parler et à en reparler me place à nouveau, moi l’artiste, dans la position de performeuse, en quelque sorte présente et distante tout à la fois. »
C’est un honneur pour OBORO d’accueillir Rebecca Belmore 20 ans après la performance et les œuvres qu’elle présentait dans le cadre de l’exposition et de l’ouvrage intitulés Princesses indiennes et Cow-girls : stéréotypes de la frontière, sous la direction des commissaires Marilyn Burgess et Gail Guthrie Valaskakis, en 1995.