Mécaniques oniriques propose un parcours choisi parmi des œuvres issues de la dernière décennie de la production de l’artiste américaine Mary Sherman. Bien que fermement ancrée dans sa pratique de peintre, la démarche de Sherman propose un élargissement sensoriel et spatial du champ traditionnel de la peinture. En introduisant dans l’expérience de ses œuvres divers éléments cinétiques et sonores, Sherman parvient à donner corps à l’étonnante synesthésie qui est propre à ce médium.
L’œuvre de Sherman est souvent décrite comme étant au croisement des préoccupations formelles des XXe et XXIe siècles. À l’apogée du modernisme américain au XXe siècle, la peinture devait exalter les qualités bidimensionnelles qui lui sont propres, selon le critique d’art Clement Greenberg. Pour Mary Sherman, en revanche, ses toiles abstraites présentent au contraire des potentialités polysensorielles qui exigent des moyens plus vastes.
Mécaniques oniriques présente une constellation de réalisations singulières qui vacillent entre la matérialité de leur incarnation et une invocation du sublime. Chez Mary Sherman, le champ d’expérience de la peinture s’étend bien au-delà de l’œil, éveillant les sens tactile, auditif et kinesthésique des spectateurs.